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DE L’INDUSTRIE LINIÈRE.

autre, non moins digne, selon nous, de figurer dans cette courte et honorable liste. Ce sont là les chefs de la grande armée des novateurs : après eux nous ne voyons plus que des soldats.

Sans entrer fort avant dans une explication technique sur la construction de ces machines et sur leurs différens emplois, nous croirions manquer à notre tâche si nous ne donnions au moins une idée de l’ensemble du système et de ses principes essentiels. Si ces explications paraissent arides, elles auront du moins, pour la très grande majorité des lecteurs, le mérite de la nouveauté, et d’ailleurs nous serons court.

Voici d’abord la nomenclature exacte des machines

OPÉRATIONS PRÉLIMINAIRES

1o  Machine à battre.
2o  Machine à couper.
3o  Machine à peigner.
4o  Machine à affiner.

PRÉPARATIONS POUR LES LONGS BRINS

1o  Table à étaler, ou 1er  étirage.
2o  Étirages, 2e, 3e.
3o  Banc à broches.
4o  Métier à filer.

PRÉPARATIONS POUR LES ÉTOUPES

1o  Carde briseuse.
2o  Machine à doubler.
3o  Carde fine.
4o  Étirages, 2e et 3e.
5o  Banc à broches.
6o  Métier à filer.

Cette nomenclature est complète. Il faut observer cependant que, dans la construction des machines pour la filature, il y a plusieurs systèmes : système circulaire, système à vis, système à chaînes. De même pour quelques opérations accessoires, telles que le peignage. En outre, les métiers s’ajustent de différentes manières, suivant les résultats que l’on veut obtenir, ce qui semble multiplier à l’infini les données applicables. Mais cela revient toujours à ce que nous venons d’exposer.

Écartons avant tout les machines qui servent aux opérations préliminaires. La machine à battre est particulièrement destinée à assouplir le chanvre : c’est une opération qui n’est encore bien exécutée qu’en France, à l’aide d’une machine de l’invention de M. Decoster, sur laquelle nous reviendrons. La machine à couper n’est employée que lorsqu’on ne veut pas travailler le lin dans sa longueur. On connaît l’usage de la machine à peigner. Quant à la machine à affiner, c’est un mécanisme extrêmement simple, quoique fort ingénieux, de l’invention de M. de Girard, et qui a pour objet de dépouiller le lin