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LITTÉRATURE ORIENTALE.

ÉPOPÉE PERSANE.


LE SCHAH-NAMEH,[1]
traduit par M. Mohl.

Après avoir vu se dérouler le cercle immense des annales héroïques de la Perse, telles qu’elles sont contenues dans le Livre des Rois, de Firdousi, on doit être curieux de savoir quelque chose de la composition du poème et de la vie du poète. Pour satisfaire le lecteur à cet égard, il faudrait pouvoir citer la préface de M. Mohl, morceau de sûre et haute critique, et l’un de ces ouvrages qui suffisent à marquer la place d’un homme au premier rang dans la science. Ne pouvant prendre ce moyen, qui serait le meilleur, je m’en rapprocherai le plus possible, en m’efforçant de reproduire les principaux résultats du grand et beau travail de M. Mohl avec toute la fidélité que comporte la nécessité où je suis d’abréger.

Le premier point à établir, c’est que le Livre des Rois a pour base, non l’invention capricieuse d’un homme, mais la tradition transmise et conservée par un peuple. C’est que le Livre des Rois est épique à

  1. Voyez la livraison du 15 août 1839.