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GOETHE.

FAUST,

DER TRAGÖDIE ZWEITER THEIL.


SECONDE PARTIE.[1]

L’intermède vient de finir, le drame commence. Hélène, entourée du chœur des vierges troyennes, s’arrête devant le palais de Ménélas. Les images coulent de ses lèvres avec la richesse et l’abondance de l’inspiration homérique ; sa belle voix au timbre d’or plane dans les régions de la mélodie : ineffable langage, dont Goethe emprunte le secret aux chantres de l’Olympe. Dès les premières paroles d’Hélène, on sent que désormais l’œuvre se meut dans le cercle de la réalité. Assez long-temps le poète a parcouru l’espace, traçant dans l’air au hasard les folles visions de son délire. Cette fois la figure d’Hélène l’attire et le fascine, au point qu’il ne peut s’empêcher de la prendre au sérieux ; il l’aime, et l’inquiet désir qu’il ressent pour elle nous est un sûr garant de la beauté visible et palpable qu’il s’attache à lui donner. Remarquez comme, dès le premier vers, le ton change, comme la voix se hausse, comme le style revêt tout à coup

  1. Voyez dans la livraison du 1er  juin la première partie de ce travail.