Mahmoud avait vingt-trois ans, lorsqu’au mois de mai 1808, une révolution sanglante lui ouvrit le chemin du trône. Le fameux Baraïctar-Pacha, le serviteur dévoué et l’ami de Sélim, avait pris les armes pour arracher son maître des prisons du sérail, et le replacer sur le trône d’où, l’année précédente, les janissaires l’avaient précipité en haine de la nouvelle milice. Le Baraïctar touchait au but de ses efforts ; il avait vaincu les janissaires, il entourait le sérail, menaçant d’en briser les portes si on ne lui rendait Sélim ; les portes s’ouvrirent enfin, mais au lieu de son maître on ne lui livra que son cadavre. Pressé par la révolte et l’esprit de vengeance, espérant sans doute conserver le trône en détruisant son rival, Mustapha, que les janissaires avaient couronné à la place de Sélim, avait donné l’ordre de le faire mourir. Mais sa cruauté ne lui profita point. Le Baraïctar, trop compromis pour le laisser ressaisir une couronne qu’il avait voulu lui arracher, tira de l’obscurité du sérail son jeune frère Mahmoud et le proclama sultan.
Comme tous les princes du sang impérial, que la jalousie des souverains relègue au fond du sérail lorsqu’elle consent à leur laisser la