Je me sens bien.
Il est temps qu’elle rentre. La soirée devient froide ; emmenez-la, mes amis, et recommandez à sa gouvernante de la faire coucher tout de suite.
Ne venez-vous pas avec nous, maître ?
Non, j’ai besoin de marcher encore. Je vous rejoindrai bientôt.
N’oublions pas la lyre.
Laissez-la-moi. J’en aurai soin. Prenez soin de votre sœur.
Hélène, appuie-toi sur mon bras.
La vie n’a qu’un jour.
Hélène, laisse-moi t’entourer de mon manteau.
Et ce jour résume l’éternité.
Hélène, ne saurais-tu nous dire à quoi tu pensais tout à l’heure en jouant de la lyre ?
Je le sais, mais je ne pourrais pas vous l’expliquer.
Mais ne saurais-tu donner à cette improvisation un nom qui nous en révèle le sens ?
Appelez-la, si vous voulez, les cœurs résignés.
Et celle d’hier ?
Hier ! hier !… c’était… les cœurs heureux ; mais je n’ai pu la retrouver aujourd’hui, je ne m’en souviens plus.