Page:Revue des Deux Mondes - 1839 - tome 18.djvu/391

Cette page a été validée par deux contributeurs.
387
LES SEPT CORDES DE LA LYRE.

hélène.

Je me sens bien.

albertus, à ses élèves.

Il est temps qu’elle rentre. La soirée devient froide ; emmenez-la, mes amis, et recommandez à sa gouvernante de la faire coucher tout de suite.

wilhelm.

Ne venez-vous pas avec nous, maître ?

albertus.

Non, j’ai besoin de marcher encore. Je vous rejoindrai bientôt.

carl.

N’oublions pas la lyre.

albertus.

Laissez-la-moi. J’en aurai soin. Prenez soin de votre sœur.

wilhelm.

Hélène, appuie-toi sur mon bras.

hélène, prenant le bras de Wilhelm.

La vie n’a qu’un jour.

carl.

Hélène, laisse-moi t’entourer de mon manteau.

hélène, mettant le manteau sur ses épaules.

Et ce jour résume l’éternité.

hanz.

Hélène, ne saurais-tu nous dire à quoi tu pensais tout à l’heure en jouant de la lyre ?

hélène.

Je le sais, mais je ne pourrais pas vous l’expliquer.

carl.

Mais ne saurais-tu donner à cette improvisation un nom qui nous en révèle le sens ?

hélène.

Appelez-la, si vous voulez, les cœurs résignés.

albertus.

Et celle d’hier ?

hélène, effrayée.

Hier ! hier !… c’était… les cœurs heureux ; mais je n’ai pu la retrouver aujourd’hui, je ne m’en souviens plus.