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LES SEPT CORDES DE LA LYRE.

Mes amis, excusez-moi, ce malheur imprévu m’ôte la force de reprendre la leçon.

(Tous sortent.)
MÉPHISTOPHÉLÈS, LA LYRE.
méphistophélès.

Esprit opiniâtre, qui pourrais recevoir de moi en un instant la liberté et la vie, puisque tu préfères passer par les sept épreuves et sortir lentement de ta prison, au gré d’un homme, attends-toi à souffrir. J’ai assez de pouvoir sur tout ce qui appartient à la terre pour augmenter tes douleurs et prolonger ton agonie. Tu méprises mon secours. Au lieu de venir avec moi habiter les régions de révolte et de haine, ces régions que l’homme tremble d’aborder et qui versent sur lui la coupe du malheur, tu préfères retourner à un Dieu injuste qui te livre pour la moindre faute au caprice et au joug de l’homme. Je mettrai de telles pensées dans le cœur d’Hélène, que tu te repentiras de m’avoir repoussé.

l’esprit de la lyre.

Hélène ne t’appartient pas.

méphistophélès.

Mais Albertus m’appartiendra !

l’esprit.

Que Dieu le protège !


ACTE SECOND.


LES CORDES D’OR.



Scène PREMIÈRE.

(Une terrasse chez Albertus.)
HÉLÈNE, étendue sur des coussins, dort en plein air ;
ALBERTUS s’approche avec précaution.
albertus.

Voici l’heure où elle exhale son hymne au soleil levant… Elle re-