Mes amis, excusez-moi, ce malheur imprévu m’ôte la force de reprendre la leçon.
Esprit opiniâtre, qui pourrais recevoir de moi en un instant la liberté et la vie, puisque tu préfères passer par les sept épreuves et sortir lentement de ta prison, au gré d’un homme, attends-toi à souffrir. J’ai assez de pouvoir sur tout ce qui appartient à la terre pour augmenter tes douleurs et prolonger ton agonie. Tu méprises mon secours. Au lieu de venir avec moi habiter les régions de révolte et de haine, ces régions que l’homme tremble d’aborder et qui versent sur lui la coupe du malheur, tu préfères retourner à un Dieu injuste qui te livre pour la moindre faute au caprice et au joug de l’homme. Je mettrai de telles pensées dans le cœur d’Hélène, que tu te repentiras de m’avoir repoussé.
Hélène ne t’appartient pas.
Mais Albertus m’appartiendra !
Que Dieu le protège !
ACTE SECOND.
LES CORDES D’OR.
Scène PREMIÈRE.
ALBERTUS s’approche avec précaution.
Voici l’heure où elle exhale son hymne au soleil levant… Elle re-