ton, 3,000,000 pièces de toile de lin, 15,000 pièces d’étoffes de coton, soie et or ; 4,800 pièces de drap grossier pour les troupes, 100,000 cuirs de vache, chèvre, brebis ; 160,000 quintaux de nitre. Enfin, les trois produits exotiques que nous avons compris dans ce dépôt, parce qu’ils dépendent du monopole égyptien, sont : les dents d’éléphant, dont le chiffre annuel ne dépasse pas 300 à 350 quintaux ; la gomme, dont il arrive, année commune, 5 à 6,000 quintaux ; et le café d’Yemen, s’élevant environ à 70,000 quintaux. Un tiers du dépôt est destiné à la consommation locale, les deux autres tiers sont exportés. Voici le chiffre de cette exportation dans l’année 1836 :
Cotons |
24,289,000 | francs. |
Riz |
3,749,000 | — |
Gommes |
3,112,000 | — |
Tissus de lin |
1,641,000 | — |
Céréales |
1,625,000 | — |
Indigo |
1,591,000 | — |
Soude |
1,298,000 | — |
Dattes |
1,259,000 | — |
Légumes secs |
900,000 | — |
Opium |
884,000 | — |
Henneh |
652,000 | — |
Nattes |
562,000 | — |
Peaux |
374,000 | — |
Café |
126,000 | — |
42,062,000 | francs. |
Ce dépôt a cela de particulier qu’il est tout entier entre les mains du gouvernement, qui, étant unique propriétaire de la terre et des fabriques, est par cela même unique propriétaire et vendeur de leurs produits. Il semble, au premier aperçu, que le gouvernement égyptien soit commerçant, car il reçoit les produits des mains des fellahs, moyennant une somme d’argent ; mais on ne peut, en effet, qualifier cet acte de vente, puisqu’il n’y a pas débat et préférence, que le fellah est obligé de livrer les produits, que le prix en est fixé par le gouvernement, et que ce prix est payé en grande partie avec l’impôt foncier dû par le fellah. Le surplus n’est donc vraiment que le prix du travail de la terre, le salaire du cultivateur ; d’où l’on voit qu’à l’inverse de l’Europe, c’est ici le propriétaire qui paie le fermier et lui fait sa part. Le gouvernement agit donc entièrement en propriétaire, quant à la perception des produits ; il ne vend pas ce qu’il a acheté, mais ce qu’il a récolté ; il ne fait point acte de commerce dans le sens de la loi française.
Les produits égyptiens subissent une première division par la vente aux négocians européens, juifs et levantins. Ceux-ci les subdivisent encore et les dirigent sur les divers points de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie. Il n’est donc pas rare de trouver, en Égypte même, des produits égyptiens en secondes mains ; il y a même quelquefois avantage à les acheter alors, surtout quand ils ont éprouvé une baisse depuis la vente générale. Autrefois le gouver-