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tenu le premier plan cette année, et semblent devoir le conserver encore en 1839. Tandis qu’au Théâtre-Français, Mlle Rachel ramène la foule aux drames sévères de Corneille et de Racine, plusieurs grands ouvrages dont la publication sera prochaine, les Lettres sur les Mérovingiens, de M. Augustin Thierry, le Grégoire VII, de M. Villemain, les Origines de la Littérature française, de M. Ampère, l’Hippocrate, de M. Littré, continueront sans doute ce désirable retour vers la saine littérature et les études sérieuses. Dans cette appréciation du mouvement de la presse, il ne faut pas oublier les réimpressions. Une seconde édition des Mélanges philosophiques, de M. Jouffroy, augmentée d’un nouveau et admirable morceau sur la méthode à suivre pour résoudre le problème de la destinée humaine, une troisième édition des Fragmens, de M. Cousin, augmentée d’un nouveau volume, sur lequel nous aurons occasion de revenir, sont surtout à noter. Quant aux réimpressions d’ouvrages anciens, il est juste de mettre à part les magnifiques éditions de saint Jean Chrysostôme et de saint Augustin, et aussi la nouvelle collection des Mémoires sur l’Histoire de France, de M. Michaud. Malgré le caractère un peu commercial de cette dernière publication, il faut la distinguer des entreprises industrielles, comme le Panthéon littéraire, dirigé par M. Aimé-Martin, qui a cru, en digne auteur des Lettres à Sophie, devoir faire entrer les œuvres de Lantier parmi les chefs-d’œuvre de l’esprit humain.