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DE
L’INSTRUCTION PUBLIQUE
EN FRANCE.

I. — TABLEAU DE L’INSTRUCTION PRIMAIRE EN FRANCE,
par m. lorain.
II. — DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE,
par m. émile de girardin.

Notre siècle, qui prend trop souvent pour amour du progrès son instabilité maladive, appelle la réforme sur tous les points, mais particulièrement en matière d’instruction publique. Des écrivains en assez grand nombre ont abordé récemment ce sujet, et il faut constater un fait assez triste : la majorité suit aveuglément une pente fatale, tracée par la passion qui domine notre époque, celle du bien-être matériel. D’après l’opinion qu’on veut accréditer, l’éducation ne doit plus être que l’apprentissage d’un état ; tous les bénéfices qu’on en doit attendre s’évalueront en francs et centimes. Cette théorie a été soutenue à la tribune nationale ; un ex-ministre a déclaré qu’elle n’était pas indigne d’être prise en considération, et que peut-être elle donnerait lieu à une révision des méthodes d’enseignement. Nous nous proposions depuis long-temps d’examiner ce système, et de rechercher si l’argent consacré à une éducation toute spéciale serait, comme on l’affirme, placé à bon intérêt. L’occasion d’une telle étude nous est fournie par le traité de l’Instruction publique que vient de publier M. Émile de Girardin.

Au premier aperçu, ce dernier livre paraît n’avoir pour but que de mettre tout chef de famille en état de tracer pour ses enfans un plan d’éducation. On y trouve le dénombrement des institutions universitaires, des chaires consacrées à l’instruction supérieure, et surtout des écoles dites profession-