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DES RAPPORTS
DE LA FRANCE
ET DE L’EUROPE
Avec l’Amérique du Sud.

Les nouvelles républiques de l’Amérique espagnole n’ont été reconnues de la France qu’après la révolution de juillet, et par le gouvernement qu’elle a fondé. Elles le furent sans conditions, par une mesure générale, noblement prise, libéralement exécutée. L’opinion publique, encore peu éclairée sur leur véritable situation et livrée sur leur avenir à beaucoup d’illusions qui se sont dissipées depuis, avait inutilement poussé le gouvernement de la restauration à reconnaître l’indépendance de ces états, et à établir avec eux des relations politiques sur le même pied qu’avec les autres puissances de l’Europe et de l’Amérique elle-même. Un certain éloignement pour les institutions républicaines qui les régissaient, peu de confiance et dans la stabilité de ces institutions, et dans le caractère des peuples qui leur étaient soumis, quelques vagues idées de combinaisons différentes, et, par-dessus tout, le désir de garder à ce sujet, avec la cour d’Espagne, qui ne renonçait point à ses droits, tous les ménagemens convenables, tels furent les motifs du gouvernement de la restauration pour ne pas précipiter une reconnaissance que les nouvelles républiques sollicitaient depuis long-temps et qu’elles ambitionnaient avec ardeur. Cependant, à l’époque de la révolution de juillet, il ne restait plus qu’un pas à faire, et probablement on n’au-