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DE
L’ÉGLOGUE LATINE.

DEUXIÈME PARTIE.

La poésie bucolique, introduite à Rome par Virgile, dut tenter et tromper par l’apparente facilité du genre l’émulation de beaucoup d’écrivains. Ce qui s’est passé chez les modernes suffit pour nous faire comprendre qu’elle ne dut guère cesser de Virgile à Calpurnius. Il y a quelque intérêt, peut-être, à en rechercher la trace, fort effacée pendant les trois siècles environ qui séparent le poète de la cour d’Auguste et l’élégant versificateur de la cour de Carus.

Au temps du premier, elle prêta ses images à plusieurs odes d’Horace, à plusieurs élégies de Properce et de Tibulle, au tableau de quelques fêtes rustiques de Rome dans les Fastes d’Ovide ; mais si nous possédons un certain nombre de pages poétiques ainsi inspirées par elle à d’autres genres, aucun monument bucolique proprement dit, qu’on puisse dater de cette époque, n’est parvenu jusqu’à nous. Varius, le poète épique et tragique, l’auteur de ce Thyeste que Quintilien trouvait digne des Grecs, a bien été soupçonné d’avoir mêlé à ses grands ouvrages quelques églogues ; mais les témoignages dont on s’est appuyé, un vers insignifiant cité par Porphyrion, une allusion équivoque de Virgile, ne suffisent pas pour l’éta-