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là aussi que le chemin de Cette au Rhône, premier tronçon partiellement en construction aujourd’hui du chemin venant de Toulouse et de Bordeaux, rencontrera le fleuve. Il est donc nécessaire que le chemin qui doit de Marseille se diriger vers le nord, afin d’éviter aux voyageurs la traversée en mer de Marseille à l’embouchure du Rhône, atteigne Beaucaire ; mais il suffit que jusqu’à nouvel ordre il s’arrête là.

Il serait possible aussi de raccourcir, du côté de Paris, le chemin de la Méditerranée, en profitant de l’une des rivières qui affluent vers la capitale, c’est-à-dire de la Seine ou de la Marne. Nous reviendrons tout à l’heure sur ce sujet.

La ligne de Paris vers l’Angleterre, la Belgique et les provinces Rhénanes, ne paraît pas susceptible d’être réduite par la substitution de la navigation à vapeur aux chemins de fer.

Celle de Paris à la Péninsule, par Bordeaux et Bayonne, avec ramification sur Nantes, s’y prêterait mieux. Il serait indispensable de construire un chemin de fer de Paris à Orléans. Au-delà d’Orléans, jusqu’à Tours et même un peu plus loin, la Loire, convenablement améliorée, dispenserait du chemin de fer. Pour tout le reste de la distance jusqu’à Bayonne, il serait fort difficile de substituer les bateaux à vapeur aux machines locomotives, à moins de couper par un canal assez large pour que ces bateaux puissent s’y mouvoir, l’angle aigu qui est compris entre le cours de la Loire et celui de la Vienne, afin de rejoindre directement cette dernière rivière que l’on remonterait ensuite jusqu’à Châtellerault. Ce canal pourrait n’avoir que sept à huit lieues de long. Ce serait un ouvrage dont la largeur et la profondeur dépasseraient les bornes que l’on s’impose pour les canaux ordinaires ; il n’aurait cependant rien d’insolite à côté de quelques canaux aujourd’hui existans ; il pourrait même être sur de moindres dimensions que le canal Calédonien, ou le canal d’Amsterdam au Helder, ou le canal latéral au Saint-Laurent[1]. Il serait possible aussi de se servir, d’Orléans à Châtellerault, du canal latéral à la Loire prolongé jusqu’aux environs de cette dernière ville, et sur lequel on emploierait des bateaux rapides analogues à ceux des canaux d’Écosse.

Sur une bonne partie du trajet, au-delà de Châtellerault, c’est-à-

  1. Le canal latéral au Saint-Laurent a 42 mètres 50 centimètres de large à la ligne d’eau et 3 mètres d’eau ; ses écluses ont 61 met. de long et 16 met. 70 centimet. de large. Le canal Calédonien a 37 met. de large et 6 met. 80 centimet. de profondeur ; ses écluses ont 52 met. 40 centimet. de long et 12 met. 20 centimet. de large. Le canal d’Amsterdam au Helder a 38 met. de large et 6 met. 20 centimet. de profondeur.