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LA
DERNIÈRE ALDINI.

SUITE ET FIN.[1]

— N’aie pas peur, ma bonne Lila, dit la signora en passant un de ses bras au cou de sa sœur de lait, et en lui donnant un gros baiser sur la joue ; tout cela s’arrangera. L’abbé Cignola n’a pas encore vu mon cousin, et il est impossible qu’il ait assez bien vu le seigneur Lélio aujourd’hui pour s’apercevoir plus tard de la supercherie.

— Oh ! signora, l’abbé Cignola est un homme qu’on ne trompe pas.

— Eh ! que m’importe ton abbé Cignola ? Je te dis que je fais croire à ma tante tout ce que je veux.

— Et le seigneur Hector dira bien qu’il ne vous a pas accompagnée à la messe, dis-je à mon tour.

— Oh ! pour celui-là, je vous réponds qu’il dira tout ce que je voudrai ; au besoin, je lui persuaderais à lui-même qu’il était à la messe tandis qu’il se figurait être à la chasse.

— Mais les domestiques, signora ? Le valet de pied a regardé M. Lélio avec un air singulier, et tout d’un coup il a reculé de surprise, comme s’il eût reconnu l’accordeur de piano.

  1. Voyez les livraisons du 1er et du 15 décembre.