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milles (5 lieues), et, depuis mon départ, un autre bateau, construit aussi par Miller, a dépassé cette vitesse. »

En France, malgré le mauvais état de nos fleuves, où l’on ne peut employer que des machines très faibles, parce que des machines puissantes seraient trop lourdes eu égard au tirant d’eau dont on dispose, et où l’on est contraint d’organiser le service principalement en vue des basses eaux, car c’est pendant l’été que le nombre des voyageurs est le plus considérable, nous avons depuis quelque temps des bateaux à vapeur qui se meuvent avec une grande rapidité.

Ainsi entre le Hâvre et Rouen, où la Seine offre un chenal profond, ils marchent à raison de 5 lieues à 6 lieues et demie à l’heure.

Sur le Rhône, à la descente entre Lyon et Avignon, la vitesse est de 6 lieues à l’heure ; à la remonte, elle n’est que d’une lieue et demie ; mais on pense atteindre bientôt une vitesse d’à peu près 3 lieues, à l’aide de nouveaux bateaux actuellement en construction.

Sur la Saône, entre Châlons et Lyon, elle est de 4 lieues et demie à 5 lieues à la descente, et de 3 lieues à 3 lieues et demie à la remonte, y compris les temps d’arrêt.

Sur la Loire, les Riverains qui vont à Paimbœuf et qui sont des bateaux d’ancien modèle, ont une vitesse variable selon la marée, mais qui est en général de 2 lieues et demie à 3 lieues à l’heure.

Entre Orléans et Nantes, la vitesse de marche effective est de 3 lieues et demie à la descente et de 2 à la remonte.

Entre Angers et Nantes, elle est de 3 lieues et demie à la descente et de 2 lieues et demie à 2 lieues à la remonte.

Les bateaux plus modernes de M. Jollet, établis sur cette dernière ligne, faisaient 5 lieues à la descente et 2 lieues et demie à la remonte, temps d’arrêt compris. En déduisant le temps employé aux escales, pour prendre et déposer des voyageurs, leur vitesse de déplacement eût été de 6 lieues deux tiers à la descente[1].

Sur la Garonne, entre Bordeaux et Langon, avec de vieux bateaux fort imparfaits, la vitesse est, à la descente, selon le temps et la marée, de 2 lieues un quart à 4 lieues, et à la remonte de 2 lieues à 3 lieues et demie. Dans le bas de la rivière, entre Bordeaux et Royan, on atteint la vitesse de cinq à six lieues.

Et ces bateaux à course rapide exposent la vie des voyageurs moins que les voitures publiques. Pendant les deux années que j’ai passées en

  1. Les bateaux de M. Jollet ont été achetés par la compagnie des Riverains, qui a ainsi amorti leur concurrence. Ils ont cessé de faire leur service