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toire, de philosophie. C’est à partir de cette épreuve qu’il est inscrit dans une des quatre facultés. Cet examen a lieu deux fois par an, de la même manière que le précédent ; mais il est plus sévère que le premier.

À la fin des cours universitaires, l’élève qui veut obtenir ou un emploi public, ou le diplôme d’avocat, ou celui de médecin, ou celui de professeur, est soumis à l’examen décisif appelé embedsexamen[1].

Six mois avant de se présenter à cet examen, l’étudiant adresse au vice-chancelier de l’université une lettre dans laquelle il doit dire quel a été l’objet principal de ses études et quel caractère il a obtenu dans les deux premiers examens.

Dans la faculté de théologie, les professeurs ordinaires chargés de faire cet examen sont assistés par un des prêtres de la ville et un des prédicateurs ; dans celle de jurisprudence, par le procureur général et un des assesseurs de la cour suprême ; dans celle de médecine, par deux membres du collége médical. Comme il n’y a point d’école normale en Danemark, les jeunes gens qui aspirent à devenir recteurs ou professeurs dans un des gymnases de province, sont obligés de suivre les cours de l’université, et de subir devant les professeurs de la faculté de philosophie l’embedsexamen, auquel assistent l’évêque de Seelande et le recteur de l’école de Copenhague.

Cet examen se fait en grande partie en danois. Cependant il a lieu en latin dans la faculté de théologie pour tout ce qui a rapport à l’exégèse ; dans celle de jurisprudence, pour le droit romain et le droit naturel, dans celle de médecine, pour la technologie ; dans celle de philosophie, pour la langue et la littérature latines. Il est excessivement sévère et il doit l’être. Il donne au théologien, au philologue, le droit de demander un presbytère, une chaire de professeur, au juriste celui d’exercer comme avocat, ou d’attendre un emploi, au médecin celui de pratiquer la médecine. Les emplois publics sont accordés aux élèves, selon le caractère qu’ils ont reçu. Le théologien de troisième classe ne peut obtenir qu’une cure de troisième classe. Il en est de même du candidat aux chaires de professeurs. Il y a quelque chose de l’institution des mandarins dans cette hiérarchie des droits acquis à l’université. L’examen de jurisprudence est nécessaire, non-seulement pour parvenir aux emplois de la magistrature, mais à tous les principaux emplois administratifs. Au reste, la promotion aux grades universitaires n’est pas nécessaire, et le titre de licencié ou de docteur n’est guère qu’une qualification honorifique qu’on obtient en soutenant une thèse et en payant quatre-vingts écus.

Sept à huit cents étudians fréquentent annuellement l’université. Plus de deux cents jouissent d’un stipende fondé par des rois ou des particuliers.

En 1569, Frédéric II établit la communauté où cent étudians devaient être logés et nourris gratuitement. Il lui assigna un cloître à Copenhague, des biens en Seelande et à Falster, et des dîmes.

  1. Le même en Prusse : Amtsexamen.