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professeurs. Pour soixante élèves, il y a sept professeurs, indépendamment des maîtres de français et d’allemand. Parmi les professeurs deux sont les supérieurs officiels des autres, et portent les titres de rector et conrector, comme en Allemagne, c’est-à-dire notre proviseur et notre censeur. L’école est sous la surveillance d’un collége de curateurs, comme l’Athénée d’Amsterdam. Cette commission a la plus grande confiance dans un de ses membres, M. Van Heusde, le premier homme de l’université et du pays, qui gouverne à peu près l’école latine et la dirige dans l’esprit que nous avons signalé. C’est le collége des curateurs qui propose les candidats pour les places de professeurs au conseil municipal d’Utrecht ; ce conseil nomme les professeurs et il les paie. L’état n’intervient ni dans la nomination ni dans le traitement des professeurs ; et il en est ainsi dans toute la Hollande. L’instruction secondaire ne coûte donc rien à l’état ; mais aussi l’état n’exerce presque aucune influence sur elle, excepté par la surveillance de l’inspecteur-général des écoles latines, M. Vynbeck, qui réside à La Haye, et fait de temps en temps quelques tournées. En réalité, l’instruction secondaire est ici toute municipale, et plus municipale même que l’instruction primaire ; car celle-ci est presque tout entière entre les mains des inspecteurs qui la surveillent, composent les commissions d’examen de capacité générale, et président les concours pour les nominations spéciales, et ces inspecteurs sont nommés et payés par l’état. Il y a même des places de maîtres d’école de ville et de village, dont l’état fait le traitement, quand la commune et le département n’y suffisent pas. À l’autre extrémité de l’instruction publique, dans les universités, l’état intervient encore, et il intervient seul : il paie les professeurs et il les nomme. Mais toute l’instruction secondaire est abandonnée aux municipalités, éclairées et dirigées, il est vrai, par des colléges de curateurs. Il n’y a pas de conditions exigées pour la nomination des professeurs des écoles latines. Ordinairement les candidats sont docteurs ès-lettres ou ès-sciences dans quelque université ; mais ce grade n’est pas nécessaire. Il n’y a pas même d’examens préalables, encore moins de mode régulier de préparer à l’enseignement, comme en Allemagne et chez nous[1].

  1. Mémoire sur l’instruction secondaire en Prusse, p. 23 : séminaires pour les écoles savantes, p. 40 ; examens pour parvenir à un emploi dans l’enseignement secondaire.