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REVUE DES DEUX MONDES.


I.

En vain chaque parti nous chasse à coups de pierres ;
Vieux partisans du pape, austères protestans,
Lorsque vient le moment d’étaler les bannières,.
Pour obtenir l’empire, ah ! tous en même temps
Nous tendent en secret leurs mains rudes et fières.

II.

Pour nous anéantir il faudrait ici-bas
Du riche à tout jamais déraciner l’engeance ;
Mais ce germe doré ne s’extirpera pas ;
La richesse toujours obtiendra la puissance,
Toujours le malheureux lui cédera le pas.

I.

Puis, nous sommes vraiment d’une forte nature,
Nous sommes les enfans du pouvoir infernal,
De ce pouvoir caché dans toute créature,
Qui mène toute chose à son terme fatal,
Et fait que rien de beau dans ce monde ne dure.

II.

Ô Menace ! ma sœur, à grands pas avançons ;
Déjà la foule ardente, au bruit de la fanfare,
Roule autour des hustings en épais tourbillons :
Pour emporter d’assaut le scrutin qu’on prépare,
Fais jaillir la terreur du fond de tes poumons.

I.

Et toi, la Corruption ! répands l’or à main pleine,
Verse le flot impur sur l’immense troupeau ;
Qu’il envahisse tout, les hustings et l’arène,
Et que la Liberté, présente à ce tableau,
Voile son front divin de sa toge romaine.