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LA MENACE ET LA CORRUPTION.

I.

Les hustings sont dressés et le sabbat commence :
Ô vieille Corruption ! entends-tu le pays
Frémir et s’agiter comme une mer immense
Au vent des passions qui soulèvent ses fils ?
As-tu bien élargi l’antique conscience ?

II.

Ô fille à l’œil sanglant, aux entrailles d’airain,
Ô ma digne compagne, ô puissante Menace !
Pour corrompre le cœur du peuple souverain
Avec toi j’ai lutté d’impudeur et d’audace.
Et je pense, ma sœur, — que ce n’est pas en vain.

I.

Moi, sous le vent du nord, au fond de sa chaumière
J’ai couru visiter plus d’un pauvre électeur :
Et là j’ai fait entendre au pâle censitaire
Qu’il serait dépouillé de son toit protecteur,
S’il refusait son vote au seigneur de sa terre.