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DU MOUVEMENT
DES
ÉTUDES HISTORIQUES DANS LE NORD.

i.

DANEMARK.


À M. de Salvandy, Ministre de l’instruction publique.

Il y a dans la vie des historiens de Danemark un fait remarquable, c’est la tendance uniforme, la tendance nationale qu’ils ont tous suivie dans leurs œuvres. Les hommes qui se sont le plus distingués par leur érudition, les hommes qui ont pénétré avec une patience infinie dans les dédales des vieilles traditions ; ceux qui ont les premiers ouvert le sillon de la science dans les temps passés, et ceux qui l’ont agrandi, Saxo, Hvitfeld, Worm, Gram, Langebek, Suhm, Holberg, tous ces hommes-là ont travaillé à l’histoire de Danemark. Les poètes aussi ont été entraînés par le même sentiment de nationalité ; Ewald a pris pour sujet de tragédie les récits de l’Edda et les récits des sagas ; Œhlenschlæger a parcouru dans ses drames tout un cycle historique et un cycle mythologique, et dans ses comédies, comme dans ses autres poèmes, Holberg n’a jamais cessé d’être essentiellement danois. Plusieurs de ces hommes, qui se sont ainsi dévoués exclusivement à la cause de leur pays, ont pourtant voyagé en pays étranger. Ils ont étudié les annales, la poésie, l’histoire des autres peuples ; mais ils sont revenus