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ORIGINE DES ZODIAQUES.

cutés dans l’espace de moins d’un siècle, entre les années 57 et 150 de notre ère.

N’est-il pas fort remarquable qu’on n’ait trouvé de ces représentations dans aucun des temples de l’Égypte et de la Nubie, dont l’époque remonte avant la domination romaine, dans aucune des tombes royales qu’on a pu ouvrir, quoique presque toutes contiennent des scènes astronomiques, enfin dans aucune des momies anciennes que nous connaissons ? Cette absence de toute représentation zodiacale sur les monumens purement égyptiens, semble attester clairement que ces représentations n’étaient ni dans les usages religieux, ni dans les habitudes nationales de l’ancienne Égypte, et l’on ne peut s’empêcher de croire qu’elles doivent se rattacher à quelque superstition nouvelle, qui prit un grand développement vers le premier siècle de l’ère chrétienne.

La détermination de l’époque de tous ces monumens nous amène donc à chercher, dans cette époque même, les motifs qui ont dû guider leurs auteurs.

iii.

Or, dans le tableau des superstitions dominantes aux temps voisins de l’ère chrétienne, si nous cherchons quelles sont celles qui ont un rapport direct avec les représentations zodiacales, nous trouvons l’astrologie, cette science mensongère qui fondait ses prédictions sur les circonstances astronomiques de la nativité. Une branche importante de cette science, celle qui rapportait les nativités à la place qu’occupaient les planètes dans le zodiaque, née, à ce qu’il paraît, dans la Chaldée, s’introduisit assez tard chez les peuples occidentaux ; elle acquit un singulier développement vers le premier siècle de notre ère, alors que les progrès de l’astronomie et des mathématiques, chez les Alexandrins, lui eurent permis de s’entourer d’un appareil scientifique propre à déguiser sa futilité réelle. La manie des horoscopes devint donc générale ; elle atteignit les petits comme les grands, les peuples comme les magistrats et les empereurs ; on dressa partout des thèmes généthliaques, non-seulement de personnages, mais encore de villes, de temples et de divinités.

Cette coïncidence de l’époque du développement de l’astrologie avec celle de tous les zodiaques trouvés en Égypte, est trop frappante pour qu’on n’en tire pas l’induction que ces monumens ont dû avoir quelquefois pour objet de représenter un de ces thèmes astrologiques, dont l’usage était devenu si fréquent. Cette induction si natu-