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ORIGINE DES ZODIAQUES.

monter jusqu’aux idées de Bailly et de Dupuis, dont l’influence sur toute cette question a été aussi profonde que durable.

On doit d’abord distinguer dans le zodiaque, considéré comme la bande céleste que le soleil traverse dans sa course annuelle, deux notions tout-à-fait distinctes, et qu’on a presque toujours confondues : 1o  sa division en tel ou tel nombre de parties égales ; 2o  le choix des figures quelconques destinées à représenter les constellations placées sur les divers points de la route du soleil.

La division de l’écliptique en vingt-sept, vingt-huit, en douze, vingt-quatre, trente-six, ou quarante-huit parties, peut exister chez des peuples qui n’ont eu entre eux aucune communication ; car toutes ces divisions résultent de phénomènes constans, et partout les mêmes. Tous les peuples ont dû observer que le mouvement rétrograde de la lune, dans le ciel, s’opère en un peu plus de vingt-sept jours, et que la course du soleil est marquée par environ douze pleines lunes. Les uns partagèrent cette route en vingt-sept ou vingt-huit parties, les autres seulement en douze, ou en nombres multiples de celui-là. Mais, comme les groupes d’étoiles affectent rarement des formes déterminées, et comme ces groupes eux-mêmes peuvent être composés de vingt manières différentes, il est clair que l’usage des mêmes groupes et des mêmes figures, chez deux peuples, ne peut être un effet du hasard ; l’un des deux les a nécessairement empruntés à l’autre.

Ainsi, deux peuples peuvent avoir la même division du zodiaque, et admettre cependant des configurations différentes. On conçoit encore comment, chez tel peuple, la division quelconque de l’écliptique ou de l’équateur a précédé la disposition, en groupes, des étoiles placées dans la direction de ces grands cercles, et comment, chez tel autre peuple, un certain nombre de groupes auront été formés dans le voisinage de l’un des deux, avant qu’on ait imaginé de les diviser régulièrement l’un ou l’autre.

Ces distinctions, prises dans la nature même des choses, sont confirmées par ce qu’on remarque sur la sphère de plusieurs peuples, où l’on voit les mêmes divisions du zodiaque porter d’autres noms, ou être marquées par des configurations toutes différentes. Tels sont les khordehs des Persans, les sou des Chinois, les nakshatras des Hindous, formant la même division du zodiaque en vingt-sept ou vingt-huit parties.

Cependant on ne saurait dire combien d’erreurs et de préjugés sont résultés de la confusion de ces notions élémentaires. Ainsi Bailly, partant du fait, qu’il croyait certain, que les Égyptiens et les