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Comme ils ont 60,000 enfans du sexe masculin, âgés de 10 à 20 ans, fréquentant les écoles ecclésiastiques, on peut admettre qu’il y a un nombre égal de filles du même âge. Les enfans d’un âge inférieur sont exposés à une plus grande mortalité, mais leur nombre se complétant par les naissances, on peut également le porter à 60,000 garçons et autant de filles. — Ajoutons à cela 40,000 vieillards, veuves et prêtres en inactivité, et nous obtiendrons un total de 480,000. Dans ce nombre, 60,000 enfans au-dessus de l’âge de 10 ans sont aux écoles. Tous les enfans recevant dans l’état ecclésiastique une instruction quelconque, on peut admettre que parmi ceux au-dessous de cet âge 20,000 garçons ou un tiers de leur nombre total et 20,000 filles, qui forment également un tiers de leur nombre, reçoivent un enseignement élémentaire dans la maison paternelle. Il en résulte que le nombre total des enfans appartenant à l’état ecclésiastique, qui jouissent du bienfait de l’instruction, est de 120,000. En comparant ce nombre à celui de tout le clergé, on obtiendra la proportion de 1 à 4, c’est-à-dire que sur quatre individus il y en a un qui apprend.

Cette proportion unique non-seulement en Russie, mais peut-être dans le monde entier, s’explique : 1o par l’obligation où se trouvent toutes les personnes appartenant au clergé de posséder un certain degré d’instruction ; 2o par la durée des études mêmes, qui sont beaucoup plus prolongées chez le clergé que dans toute autre classe ; 3o par la raison qu’en Russie le mariage est une condition indispensable pour le clergé séculier, et que tous ceux qui se vouent à cet état se marient immédiatement après avoir achevé leurs études.

Passons à la noblesse, qui compte 225,000 individus. Dans cette classe comme la plus élevée de toutes celles qui forment la hiérarchie sociale, tous les enfans, sans exception, reçoivent une instruction plus ou moins soignée. En admettant ici la proportion de 1 à 5, qui est celle des États-Unis où tous les enfans fréquentent les écoles, nous obtiendrons un total de 45,000.

La classe des employés civils et militaires, tant en activité de service que ceux qui sont admis à la retraite, se compose, d’après le témoignage de M. Ziablowski, de 750,000 individus. En admettant que parmi eux sur 7 il y en ait 1 qui apprenne, il y aurait dans cette classe 107,000 enfans recevant l’enseignement.

Le nombre des marchands peut être fixé à environ 200,000 ames. Dans cette classe, où les lumières ont fait dans les dernières années des progrès si rapides, tous les enfans mâles et la plupart des filles reçoivent une instruction plus ou moins étendue. On peut