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REVUE DES DEUX MONDES.

Parmi les lis baignés de pluie et de lumière,
Et les couleuvres d’or dont le changeant collier
Rend aux feux du soleil comme un bruit métallique,
Un jeune homme est assis, pâle et mélancolique,
Et son ame, pareille aux belles fleurs du jour,
Comme un divin parfum exhale son amour.
Je vais à lui… tous deux, aux rayons de la lune,
Nous causerons long-temps de sa douce infortune,
Et de cet être pur, gracieux et charmant,
Qui l’a soumis sans peine à l’amoureux tourment ;
Et s’il veut, pour couvrir son image divine,
Pour la parer encor d’attraits plus merveilleux,
L’étoile qui rayonne à la voûte des cieux,
Ou le parfum des fleurs de la plaine voisine,
Ou les vives couleurs dont le jour illumine
Le tissu vaporeux vers le ciel attiré,
Tous mes trésors enfin, je les lui donnerai.


Henri Blaze.