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renferment tout ce qu’il y a d’essentiel pour l’étude. Tel est, par exemple, le cabinet d’anatomie et le cabinet d’histoire naturelle.

La bibliothèque a été formée avec les débris de deux autres bibliothèques appartenant à des églises. Elle s’est agrandie successivement par des dons de livres et d’argent. Elle compte aujourd’hui 70,000 volumes, et l’on ne saurait trop louer l’ordre et l’intelligence avec laquelle elle est administrée par M. le professeur Ratien. On n’y trouve, il est vrai, ni manuscrit précieux, ni rareté bibliographique, mais beaucoup de documens sur l’histoire des deux duchés et un bon choix de livres d’étude. Chaque professeur, en entrant en fonctions, doit payer, pour la bibliothèque, 12 thalers (57 fr.). Chaque étudiant, à sa promotion de docteur, en doit payer 8. Elle reçoit aussi une partie des droits d’inscription, une partie des amendes imposées aux étudians. Tous ces tributs lui rapportent, par année, environ 250 thalers. Le gouvernement lui en donne 1000. C’est là son revenu. Elle est ouverte au public deux fois par semaine ; mais on prête des livres à tous les étudians qui en demandent, sur la simple recommandation d’un professeur. Deux fois par an, le bibliothécaire fait la révision des ouvrages qu’il a prêtés. Je ne sache pas qu’il ait jamais trouvé de déficit.

L’université a eu plusieurs fois un journal à elle. Elle a eu des Feuilles littéraires ; des Annales, une Chronique. Toutes ces entreprises ont échoué l’une après l’autre. Maintenant les Feuilles de Holstein et le Correspondant de Kiel lui servent quelquefois d’interprète.

Mais il s’est formé, au sein de l’université, deux sociétés dignes d’attention. L’une a pour but d’étudier les antiquités du Nord, elle recherche les monumens épars dans le pays. Elle a formé un musée d’antiquités nationales, sur le modèle de celui de Copenhague, et elle publie chaque année le résultat de ses recherches et de ses travaux. L’autre, qui porte le titre de société historique, s’attache à l’histoire des trois duchés de Schleswig, Holstein et Lauenbourg ; elle recueille les anciens documens, les anciennes chartes. M. Michelsen, professeur d’histoire à Kiel, a publié, sous le titre d’Archiv für Staats und Kirchengeschichte der Herzogthümer, deux volumes qui renferment les premiers travaux de cette société. Un troisième doit paraître prochainement. Ces archives formeront, au bout de quelques années, une collection d’un haut intérêt, non-seulement pour l’histoire des trois duchés auxquels elles sont spécialement consacrées, mais pour celle des provinces voisines, et pour la connaissance plus exacte des faits, des coutumes, des institutions du moyen-âge dans le Nord.

Agréez, monsieur le ministre, etc.

Marmier.



F. Buloz.