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REVUE. — CHRONIQUE.

nous parlons a rempli cette double condition. D’une part, elle a ajouté à nos richesses existantes, et nous lui devrons, soit des restitutions, soit des complémens de mémoires qui avaient été mal imprimés ou seulement analysés dans les collections antérieures ; et d’autre part, sous ce format compacte, qui doit renouveler toute la librairie moderne, elle renferme en vingt-cinq volumes la matière de deux cents volumes dix fois plus coûteux.

Des notices dues à la plume savante et sûre de M. Michaud, ou à celle de son collaborateur, M. Poujoulat, précèdent chaque ouvrage, en exposent le sujet, le rattachent, soit à l’histoire générale, soit aux mémoires de la même époque, et font la biographie des auteurs. Ces notices sont exactes, simples, sérieuses, et écrites dans le style qui convient au sujet, ce qui est le plus grand éloge qu’on en puisse faire dans un temps où les sujets et les styles se contredisent si souvent.

Enfin, aucune des conditions matérielles qui recommandent et honorent une entreprise de ce genre, ne manque à cette collection. Sous ce rapport, comme sous tous les autres, elle est fort supérieure à certaines collections analogues, qui du même coup ont exploité et discrédité le format compact, et elle mérite toutes les préférences du public.


Œuvres philosophiques de Descartes, publiées d’après les textes originaux, par M. Adolphe Garnier, professeur de philosophie à l’École Normale[1].

Cet ouvrage fait partie d’une autre collection plus spéciale qui se publie sous le titre de Bibliothèque philosophique des temps modernes. Ce n’est pas un recueil d’œuvres choisies, suivant le goût plus ou moins arbitraire d’un éditeur, mais une publication de tout ce que Descartes a écrit de philosophie pure, dans le sens qu’on donne à ce mot, quand on l’oppose aux sciences philosophiques et mathématiques. L’admirable Discours de la méthode, les Méditations, les Principes de la philosophie, les Passions de l’ame, la polémique à laquelle ont donné lieu les méditations, enfin des lettres et quelques ouvrages posthumes de Descartes, composent les quatre volumes de ce précieux recueil. Chaque ouvrage est précédé d’un sommaire très étendu qui en est tout à la fois l’historique, l’analyse et le jugement critique. Des notes, rejetées à la fin des volumes, expliquent les difficultés du texte, assez nombreuses dans les traités écrits par Descartes, en latin, et donnent tous les éclaircissemens nécessaires. À la tête du recueil, une notice fort étendue et rédigée avec

  1. Paris, chez Hachette.