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ment d’imiter la nature, mais de charmer, d’émouvoir, et d’élever aux vérités éternelles ; que l’artiste doit être un homme plein de foi en son œuvre, et que son sentiment doit être profond afin que la forme qui en découle soit bien caractérisée et le suive à travers toutes les inspirations de son ame ; que l’esprit est la mort du grand art, que l’esprit n’engendre que l’habileté et des qualités factices ; mais que le sentiment, soutenu et guidé par l’étude, peut seul mener à la production des belles choses ; enfin, soufflez-nous dans les narines le feu divin qui vous animait, ô grands esprits, ô mortels supérieurs ! et peut-être, à la fin des siècles, lorsque Dieu, suivant la belle imagination du malheureux Grenville, après avoir détruit la terre, fera porter dans les cieux, par ses ministres ailés, les plus hautes productions de l’art, les plus nobles émanations du génie humain, peut-être que dans le vaste et sublime musée du ciel, la France trouvera une place et ne sera pas la dernière.


A. B.