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Tel est le tableau animé qu’offrent pendant cette période les principales contrées de l’Europe. Les autres parties du monde présentent relativement des changemens non moins importans, et sur tous les points du globe, quelle que soit la forme des gouvernemens, tout se meut, s’agite, et se transforme.

Indiquer ces grands mouvemens, ces transformations successives ; faire ressortir les influences diverses qu’ils ont exercés sur la prospérité ou la décadence des peuples, non par des généralités vagues, mais par des faits spéciaux recueillis dans les documens officiels, dans les ouvrages publiés par des régnicoles ou puisés dans les relations des voyageurs ; réunir à ces faits tous les résultats récemment obtenus par les travaux et les découvertes des savans et des explorateurs, qui ont bravé les glaces du pôle, affronté les sables du désert, remonté les fleuves dont la source était ignorée ou pénétré dans des contrées inconnues ou jusque-là mal décrites, tel a été le long travail auquel s’est livré M. Balbi pendant les cinq dernières années. Ce n’est donc pas une nouvelle édition de son ouvrage, c’est un livre entièrement neuf que nous publions aujourd’hui. Le plan, la méthode restent les mêmes ; mais les faits sont modifiés ou augmentés.

Pour répondre à un travail conçu sous un point de vue positif, pour donner encore à la pensée de l’auteur plus de netteté et de précision, pour satisfaire aussi aux exigences du public qui chaque jour veut savoir mieux, l’éditeur a cru nécessaire d’ajouter au texte des cartes dressées avec une exactitude minutieuse quoique sur une échelle réduite. Il a fait plus encore : à la description des capitales, de ces grandes cités sur lesquelles M. Balbi a recueilli des détails si curieux, sont annexés des plans topographiques qui donnent une idée exacte de leur étendue, de leur situation, du déploiement de leurs rues, de la position respective de leurs monumens. Dans une vue pittoresque, on aperçoit bien çà et là quelques monumens groupés d’une manière conventionnelle avec plus ou moins de bonheur, mais cette simple vue suffit-elle pour donner une idée de la ville ? l’œil est séduit un instant : voilà tout. Le géographe dit les évènemens historiques, les luttes, les sièges, les solennités religieuses ou politiques qui se sont passés dans une ville : le plan indique aussitôt les lieux qui en ont été le théâtre, il donne du corps au récit et ajoute à son intérêt. Pour un ouvrage grave comme le nôtre, dont le but principal est d’être utile et pratique, qui doit instruire avant d’amuser, nous avons cru devoir renoncer à ces ornemens frivoles, à ces vaines enjolivures, qui ne disent rien, qui n’expliquent rien, et adopter au contraire des appendices utiles, qui servent, qui aident à l’intelligence du texte. Nos planches sont gravées sur acier, d’après les documens les plus authentiques, sous la direction de M. A. H. Dufour. Elles sont du même format que le volume, et les plans ont été ramenés à des proportions réduites par le Pantographe.