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aux seules idées et aux seuls hommes qui puissent quelque chose pour l’avenir de l’Espagne : révolution qui, sans doute pour son début, a eu l’inconvénient de s’accoler à une intrigue domestique, mais qui au fond la domina toujours, comme les idées dominent les accidens à la suite desquels elles se produisent.

Nous avons dû faire précéder l’appréciation de l’état politique de la Péninsule de l’étude d’évènemens qui seuls peuvent l’éclairer. Ce n’est pas sans quelque difficulté qu’il nous a été donné de rassembler dans un cadre aussi étroit des faits aussi multipliés et si divers ; ce ne sera pas non plus, nous le craignons, sans quelque embarras, que les lecteurs pourront les embrasser et les suivre. Mais il suffit que l’esprit ne leur en échappe pas, et qu’ils connaissent les antécédens avec lesquels chaque parti s’est produit dans la lutte actuelle. C’est, en effet, sur leur passé que sont jugés les partis, et rien ne les dégage de cette solidarité rigoureuse. Il reste maintenant à observer l’Espagne se débattant tout à la fois contre les hommes de 1820 et ceux de 1814, et à montrer quelles causes la rendent impuissante à fixer elle-même ses destinées. Il reste surtout à rechercher s’il n’y avait pas un rôle obligé pour le gouvernement français dans une crise non moins grave que celles où l’on s’est trouvé engagé.


Louis de Carné.


(La dernière partie à un prochain numéro.)