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constitutionnelle de la France ; il est, avec des formes un peu plus vives, ce qu’était M. Royer-Collard sous la restauration, professeur de liberté et de pratique constitutionnelles. À la chambre, M. Barrot ne se refusera à aucune habileté parlementaire, sa conduite précédente en fait foi, et ce n’est pas lui qui suscitera des obstacles à des alliances nécessaires. L’effet moral du discours de M. Barrot a pour témoignage les nombreuses attaques dont il a été l’objet, et les adhésions sympathiques que lui ont envoyées toutes les nuances de l’opposition.


M. de La Mennais publie aujourd’hui sous ce titre : Affaire de Rome, l’histoire de ses démêlés avec le saint-siége. Cette importante publication fixe nettement la position de l’illustre auteur des Paroles d’un croyant vis-à-vis du Vatican et du Vatican vis-à-vis de l’Europe. Elle renferme, entre autres documens précieux, une lettre du cardinal Pacca qu’on peut regarder comme le catéchisme politique de la cour de Rome. M. de Lamennais a mêlé au récit des faits les impressions de son voyage en Italie et en Bavière, et il conclut par des considérations de la plus haute portée sur les destinées futures de la papauté. La prenant corps à corps et la plaçant face à face avec l’avenir, il cherche quel peut y être son rôle ; et impérieusement entraîné par sa logique puissante, invincible, il n’en trouve aucun à lui assigner. C’est maintenant une querelle vidée entre Rome et lui ; il n’aura plus à y revenir.





F. Buloz.