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nes allemandes, la Suisse devra comprendre qu’elle aurait certainement à payer, un jour, le service qu’on pourrait maintenant lui rendre[1].

D’ailleurs, nous le répétons, cette médiation est inutile ; elle ne serait pas même sans inconvéniens. Si la Confédération helvétique est disposée à revenir sur une résolution passionnée, contraire à ses intérêts et à ses anciennes affections, il faut que ses rapports avec la France soient rétablis sur le même pied qu’en 1834, et qu’il n’y ait pas seulement un rapprochement officiel, mais une réconciliation, mais un mutuel et complet oubli du passé. Ce n’est pas plus difficile entre pays alliés qu’entre amis séparés un instant par de funestes influences ; et le meilleur moyen d’arriver à cet heureux résultat, c’est de ne devoir une solution amicale qu’aux dispositions réciproques de confiance et d’attachement avec lesquelles on aura cherché à l’obtenir.

  1. Le docteur Bowring, qui est bien connu en France, et qui a déjà été chargé par son gouvernement de plusieurs missions commerciales, a fait l’année dernière un assez long séjour en Suisse. Son rapport sur le commerce de ce pays a été publié à Londres peu de temps avant la clôture de la session. Il est assez remarquable que ce soit le docteur Bowring qui, dans le parlement anglais, ait adressé des interpellations à lord Palmerston sur la note du 18 juillet.