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REVUE DES DEUX MONDES.

VALENTIN.

C’est mon affaire ; ne me reconnaissez pas, voilà tout ce dont je vous charge. Je passerai huit jours au château ; j’ai besoin d’air, et cela me fera du bien. Vous y resterez si vous voulez.

VAN BUCK.

Deviens-tu fou ? et que prétends-tu faire ? Séduire une jeune fille en huit jours ? Faire le galant sous un nom supposé ? La belle trouvaille ! Il n’y a pas de conte de fées où ces niaiseries ne soient rebattues. Me prends-tu pour un oncle du Gymnase ?

VALENTIN.

Il est deux heures, allons-nous-en chez vous.

(Ils sortent.)

Scène II.

Au château.


LA BARONNE, CÉCILE, UN ABBÉ, UN MAÎTRE DE DANSE.
(La baronne, assise, cause avec l’abbé en faisant de la tapisserie. Cécile prend sa leçon de danse.)
LA BARONNE.

C’est une chose assez singulière que je ne trouve pas mon peloton bleu.

L’ABBÉ.

Vous le teniez il y a un quart d’heure ; il aura roulé quelque part.

LE MAÎTRE DE DANSE.

Si mademoiselle veut faire encore la poule, nous nous reposerons après cela.

CÉCILE.

Je veux apprendre la valse à deux temps.

LE MAÎTRE DE DANSE.

Madame la baronne s’y oppose. Ayez la bonté de tourner la tête, et de me faire des oppositions.

L’ABBÉ.

Que pensez-vous, madame, du dernier sermon ? ne l’avez-vous pas entendu ?

LA BARONNE.

C’est vert et rose, sur fond noir, pareil au petit meuble d’en haut.

L’ABBÉ.

Plaît-il ?