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sont produits, afin d’en formuler la résultante générale ; ce n’est pas la tâche que nous nous sommes proposée : nous ne rendrons hommage aux progrès de la science, qu’en exprimant par des chiffres son activité.


i. Sciences exactes et expérimentales. — Les mathématiques pures étant réunies aux sciences physiques dont elles sont le plus fidèle instrument, ce groupe fournit 74 ouvrages et 1642 feuilles typographiques. Les livres usuels qui deviennent en quelque sorte l’outil d’un métier, se tirent à grand nombre ; le contraire a lieu pour les ouvrages très avancés, qui ne s’adressent qu’aux hommes d’élite.

Les mathématiques transcendantes, veuves du livre de M. Libri, perdu dans le grand incendie, ne fournissent plus que quelques brochures ; elles ont sans doute consigné leurs travaux importans dans les archives de nos académies. Les 24 traités qui s’en tiennent aux notions élémentaires, sont presque tous des réimpressions. La fille aînée des mathématiques, l’astronomie compte 9 ouvrages, si l’on y comprend 3 brochures sur la comète de Halley. M. J. J. Sédillot a attaché son nom à l’un des plus curieux monumens de l’histoire scientifique ; c’est la traduction d’un manuscrit arabe du xiiie siècle, qui, sous ce titre bizarre : Collection des commencemens et des fins, traite des procédés astronomiques des Arabes, nos maîtres en plus d’un genre. M. de Pontécoulant a confirmé par la Théorie analytique le système du monde exposé par Laplace, dans l’immortel ouvrage qui vient d’atteindre sa sixième édition. On peut dire enfin que les progrès de l’astronomie deviennent effrayans. Le Cours de philosophie positive de M. Auguste Comte, répétiteur d’analyse transcendante à l’École Polytechnique, s’exprime ainsi (tome ii, page 37.) : « L’exploration montre de la manière la plus sensible, et sous un très grand nombre de rapports divers, que le système solaire n’est certainement pas disposé de la manière la plus avantageuse, et que la science permet de concevoir un meilleur arrangement. » Nous l’avouerons, humblement prosternés devant l’analyse transcendante, si démonstration nous était faite, nous lui saurions fort mauvais gré de nous avoir donné des préventions contre le soleil.

La physique se recommande par deux ouvrages de premier ordre : Traité de l’Électricité et du Magnétisme, par M. Becquerel (non terminé), et Théorie mathématique de la chaleur, par M. Poisson. La chimie reproduit et complète les travaux appréciés depuis long-temps de MM. Berzelius, Thénard, Dumas, et elle répand les notions élémentaires par des traités appropriés aux diverses classes.

Les mémoires des académies provinciales, consacrés, en grande partie, aux sciences physiques, ont été joints à cette division. Ils sont au nombre de 13. Dans ces recueils, où se réfugient tant de vanités indigen-