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LES COLONIES À SUCRE ET LA PRODUCTION INDIGÈNE.

porté de l’Inde, en trois ans, la valeur de deux petites cargaisons de retour de nos Antilles françaises.

La réexportation des ports de l’Union s’est élevée, dans les trois années, à :

16,887,603 kilogrammes de sucre étranger.

Nous avons déjà estimé la moyenne de ce qui est resté dans le pays pour la consommation.

En jetant un dernier coup d’œil sur les faits que nous avons analysés, nous trouvons que la Grande-Bretagne emploie pour la consommation du royaume-uni :

194,000,000 de kilogrammes de sucre et
6,000,000 pour ses colonies du nord.
Les États-Unis.
40,000,000 de leur propre production et
37,000,000 de sucre étranger importé.
La France.
65,000 de sucre colonial, moyenne de 1834 et 1835, après déduction des sucres raffinés et des mélasses réexportées, mais non compris la production indigène, ce qui fait
342,000,000 de kilogrammes.
employés dans les pays dont on a pu se procurer les documens officiels.

En estimant, comme nous l’avons fait, la production normale à :

620,000 , il resterait
278,000,000 de kilogrammes pour alimenter l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Suisse, et enfin les états de l’est et du nord de l’Europe.

Ce tableau est fait pour rassurer les producteurs coloniaux, lorsqu’ils se trouveront dans les limites d’une concurrence loyale et dégagée d’entraves. C’est là ce que nous allons essayer d’expliquer.

§ ii.
Les lois actuelles des colonies. — Le sucre de canne et le sucre indigène. — Lutte des deux intérêts. — L’émancipation commerciale des colonies seul remède de la situation.

Les hommes qui sont appelés à faire les lois du pays et à régler les intérêts divers qui sont soumis à leur discussion, ne sauraient trop se péné-