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production. Seulement, on remarquera que les colonies anglaises de l’Amérique-Nord, prennent dans les Antilles de la même nation 5 à 6,000,000 de  kilogr. de sucre qui sont à imputer sur nos calculs.

Les États-Unis absorbent les 40,000,000 de sucre de la Louisiane, dont la production, soumise à une température déjà rigoureuse est nécessairement variable. Ils consomment de plus, une partie du sucre étranger qu’ils importent. La moyenne de trois années, finissant le 30 septembre 1834, de ce sucre étranger passé dans leur consommation, a été de :

37,000,000 de  kilogr.

Comme il n’existe pas aux États-Unis de droits différentiels, et que le sucre imposé paie indistinctement 2 dollars 50 c. pour 100 livres, ou 28 fr. 94 c. par 100 kil., pour le sucre brun, et 5 dollars, ou 34 fr. 75 c. par 100 kil., pour le sucre blanc, il en résulte que leurs importations servent assez naturellement à indiquer les points où il leur a été le plus avantageux de se pourvoir, en raison de leur commerce d’échanges. Le pavillon des états de l’Union étant reçu partout où il n’y a pas de système de répulsion, des conclusions faciles peuvent être tirées du mouvement commercial d’un peuple aussi éclairé qu’entreprenant.

Les États-Unis ont importé dans leurs divers ports, pendant les trois années qui ont commencé le 1er octobre 1831 et fini le 30 septembre 1834, 126,729,026 kil. de sucre, qui provenaient des pays suivans :


94,967,144 kilogrammes des colonies espagnoles Cuba et Porto-Ricco.
18,188,915 des colonies danoises Sainte-Croix, etc.
2,141,197 des possessions britanniques.
6,459,664 du Brésil.
756,878 des îles suédoises, françaises, hollandaises, et un peu du

continent américain.

2,989,393 de Manille et des Philippines.
508,862 de la Chine.
227,393 de l’île Maurice.
362,335 du Bengale, de Java, et de tous les pays de l’Inde.
127,245 de contrées diverses, de l’Europe même, etc.


Nous ne nous arrêterons pas sur tous les renseignemens qui ressortent, pour nous, de ce tableau, mais il nous semble qu’il suffit pour redresser les idées fausses que l’on entretient encore sur les ressources de diverses contrées. Les États-Unis, qui ont le choix de tous les marchés, ont im-