Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 6.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
105
LA PRESSE FRANÇAISE.

existât dans les déserts de l’Amérique des villes abandonnées, dont les ruines, dispersées sur une étendue de plusieurs lieues, attestent une civilisation avancée ? Le plan et la structure des monumens de Palenque et de Mitla présentent des ressemblances frappantes avec ceux de l’ancien monde oriental. On y trouve des pyramides, des momies, des inscriptions hiéroglyphiques, des rochers sculptés comme en Égypte, des idoles de forme indienne, des ornemens qu’on croirait grecs. Est-ce l’effet du hasard ? ou faut-il conclure à d’anciens rapports entre les deux hémisphères, à une origine commune, à une conformité primitive de traditions et de croyances ? Les questions soulevées par une telle découverte sont innombrables. Elles occuperont les archéologues assez longtemps pour assurer un succès durable à cette entreprise, l’une des plus intéressantes de l’époque.

7 ouvrages consacrés à l’histoire générale des temps modernes étaient déjà connus, à l’exception de celui où M. de Sismondi retrace rapidement la chute de la civilisation romaine. — Les documens relatifs à l’histoire de France, inédits pour la plupart, ont donné lieu à 18 publications. — France ancienne, 9 ouvrages. Deux histoires des Francs ont été publiées. M. de Peyronnet s’est appliqué à fondre dans une narration animée les textes généralement connus. M. Moke ne raconte pas, il disserte. Tous les faits nouvellement acquis par la philologie, les recherches ethnographiques, l’étude comparée des monumens et des institutions, sont en son pouvoir. Il s’en sert très habilement pour démêler les races européennes, ou, suivant sa propre définition, les masses ayant une langue et un type propres. Telle est la matière du premier volume. Sans vouloir apprécier aujourd’hui la valeur réelle des conjectures de M. Moke, nous pensons qu’à l’avenir on ne pourra se dispenser de consulter son livre lorsqu’on voudra parler des peuples occidentaux. — Histoire contemporaine, 39 ouvrages, inspirés par les évènemens dont la France a été le théâtre depuis cinquante ans. On trouve 9 histoires générales de la révolution. Si l’on s’en rapporte aux titres, Montgaillard serait à sa septième édition, M. Mignet à la sixième, M. Thiers à la cinquième, Dulaure à la troisième. Tous les partis sont représentés par les historiens nouveaux : les légitimistes par M. de Conny, les républicains par M. Léonard Gallois, les constitutionnels par M. Eugène de la Baume. Il est remarquable néanmoins que l’histoire la plus recherchée soit précisément indépendante de toutes les opinions reconnues officiellement par le monde politique. Suivant MM. Buchez et Roux, une révolution dont le principe a été écrit pour la première fois dans l’Évangile : Liberté, fraternité, n’a pas dû sortir de la philosophie du xviiie siècle, laquelle, disent-ils, ne peut engendrer que l’égoïsme. Ils prétendent démontrer que les aberrations des partis