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POÈTES
ET MUSICIENS
DE L’ALLEMAGNE.

ii.

M. MEYERBEER.


Lors même que Sébastien Bach ne l’aurait pas écrit dans ses admirables livres de théorie sur son art, ce n’en serait pas moins là une incontestable vérité : la mélodie est l’ame de la musique. La première, la plus haute vertu d’un musicien est donc la mélodie, c’est-à-dire la faculté si rare de se répandre en belles pensées, le don inappréciable d’émouvoir les esprits sans effort ni travail pénible, et de parler les langues sonores du rhythme. Cependant à côté de ces natures fécondes, de ces hommes harmonieux qui chantent sitôt leur venue au monde, et s’épanouissant, jettent leurs voix sans plus de peine que la fleur ses parfums, il en est d’autres qu’il faut bien se garder de traiter avec indifférence : hommes laborieux et persévérans qui demandent à l’étude ce que