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REVUE. — CHRONIQUE.

un asile sûr à des oiseaux aquatiques de toutes sortes. — Quelquefois un aigle solitaire traversait la voûte azurée en gagnant les montagnes, qui se montraient comme une ligne blanche à l’horizon. La surface unie du Danube réfléchissait toute la voûte du ciel ; l’image du soleil, prêt à nous quitter, se plongeait sur les eaux, où elle paraissait comme une colonne perpendiculaire de lumière. —

Voici maintenant le portrait d’une femme valaque, que le voyageur rencontra près de Moldava. « Elle portait un court mantelet de laine blanche, sous lequel était une robe de calicot imprimé, dont on n’apercevait que la partie qui dépassait le bas du mantelet par derrière ; une chemise très propre en toile de lin était plissée sur son sein, au-dessous duquel étaient attachés un joli tablier de basin et un jupon de toile. Nulle espèce de chaussure ne cachait ses pieds, qui auraient pu servir de modèle à Phidias. Les femmes bulgares portent leurs cheveux d’un brun foncé, tombant en tresses sur leurs épaules, et ornés de petites pièces d’argent. Elles sont vêtues de tuniques de laine fine, marquées d’une croix rouge sur la poitrine gauche, pour faire voir qu’elles sont chrétiennes, et par conséquent non sujettes à l’obligation d’être enveloppées d’un voile. »

Le second volume s’occupe de Constantinople, de la Grèce et de l’Italie.

La traduction est claire, facile et exacte. M. Eyriès est, avec M. de la Renardière et M. Walckenaër, un des hommes qui s’occupent aujourd’hui le plus sérieusement d’études géographiques. Ce nouveau produit de son activité de traducteur suffirait au besoin pour le prouver.


— Nous nous fesons un plaisir d’annoncer la publication des deux premiers numéros de l’Université catholique, qui avaient été devancés et annoncés dignement par un discours préliminaire de M. l’abbé Gerbet, où se retrouvaient, dans un cadre savant, toutes les qualités philosophiques, ingénieuses et affectueuses, de cet écrivain. Indépendamment des articles de littérature et d’histoire ecclésiastique, l’Université catholique, fidèle à son titre, a commencé sa série de travaux scientifiques : M. Margerin a débuté par des considérations sur la géologie. M. de Villeneuve-Bargemont a abordé la question à la fois économique et chrétienne du paupérisme. Parmi des écrivains dont la collaboration ne nous est pas jusqu’ici ou ne nous restera pas, nous l’espérons, étrangère, M. de Cazalès a donné une introduction du cours de littérature qu’il professe à Louvain ; et M. de Montalembert a communiqué l’introduction d’une histoire de sainte Élisabeth de Hongrie qu’il prépare depuis long-temps. Ce morceau étendu,