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REVUE DES DEUX MONDES.

Ton corps est abattu du mal de ta pensée ;
Tu sens ton front peser et tes genoux fléchir ;
Tombe, agenouille-toi, créature insensée ;
Ton ame est immortelle, et la mort va venir.

Tes os dans le cercueil vont tomber en poussière ;
Ta mémoire, ton nom, ta gloire, vont périr ;
Mais non pas ton amour, si ton amour t’est chère :
Ton ame est immortelle, et va s’en souvenir.


Alfred de Musset.