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une partie de l’influence qui leur a été enlevée par d’autres mesures. Dans la séance du 26 mars 1834, sir H. Verney a présenté une pétition dans laquelle le bourg de Buckingham se plaint « de ce qu’un noble propriétaire (le duc de Buckingham) a fait construire un grand nombre de petites maisons d’un loyer de 10 livres, afin de pouvoir opposer le vote d’électeurs entièrement soumis à ses volontés au vote des électeurs indépendans. »

Les burgage-tenants, les freemen, les scot and lot voters, les pot wallopers perdent le droit électoral, s’ils ne l’ont pas à quelque autre titre ; toutefois ceux qui en jouissaient déjà, continueront à l’exercer, leur vie durante, et même cette faveur a été étendue à tous ceux qui, nés avant la loi, avaient un commencement de droit à devenir un jour électeurs. Il faut remarquer, d’ailleurs, que le plus grand nombre des habitans, à qui cet article enlève la faculté de voter, la recouvrent, grace à celui qui rend électeurs les locataires à 250 fr.

Les diverses classes d’électeurs, créées ou modifiées par la nouvelle loi, offrent si peu de garanties, que M. Grote, député de Londres, n’a pu s’empêcher d’en faire l’aveu :

« Jetez les yeux, disait-il dans la séance du 23 avril 1833, jetez les yeux sur votre corps électoral, tel que l’a fait l’acte de réforme, et vous apercevrez qu’une quantité notable de vos électeurs, je puis sans exagération dire la moitié, seraient mal fondés à prétendre que leurs votes sont indépendans. »


Roulin.