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ÉTUDES


DE L’ANTIQUITÉ.

v.


HÉRODOTE.


L’Asie mineure a été le théâtre où la Grèce et l’Orient ont lutté pour la première fois. C’est dans cette presqu’île, dont la Lydie, la Mysie et la Carie étaient les régions opulentes, où la Phrygie et la Cappadoce prêtaient à l’empire des Perses une entière obéissance, où la Lycie et la Cilicie cherchaient à se protéger par leurs montagnes, où la Bythinie, la Paphlagonie et le Pont étaient tour à tour affranchies et tributaires de la domination persane, que se fit le premier choc entre le génie grec et l’esprit asiatique. Or, voici un Carien qui, assistant à ce spectacle, décrète de le raconter : Hérodote d’Halycarnasse déclare ne pas vouloir que les choses qui proviennent des hommes restent sans souvenir, que les grandes actions des Grecs et des Barbares demeurent sans gloire et sans