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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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31 décembre 1835.


Quatre lignes insérées dans le Moniteur, deux jours avant la séance royale, contenaient le passage le plus important du discours de la couronne : « la France a accepté la médiation de l’Angleterre, proposée par lord Granville au nom du gouvernement britannique. » Nous avions déjà parlé de la proposition officieuse de lord Granville au duc de Broglie. Avant de la convertir en proposition officielle, et surtout de la divulguer, quelques doyens de la diplomatie, et M. de Talleyrand particulièrement, dit-on, pensaient qu’il était convenable que cette médiation bienveillante eût été proposée au gouvernement des États-Unis et acceptée définitivement. Que deviendrait, en effet, la proposition de l’Angleterre, si les chambres américaines s’en tenaient, comme il se peut, aux termes du traité ? Certes, l’empressement de la France à accepter l’intervention d’une puissance amie ne lui sera pas compté pour un acte de lâcheté ; mais ce n’est pas de l’empressement, c’est de la précipitation, que décèle cette hâtive insertion au Moniteur, et il est bien permis d’y voir, comme on l’a fait, un autre motif que celui d’apaiser nos différends avec le gouvernement américain.

Ne fallait-il pas ouvrir la session ? Le ministère tenait à se présenter devant les chambres, à la fois en conquérant et en pacificateur ! Tout le