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constitution ; pour la juger, il aurait fallu qu’une génération au moins eût été élevée sous son influence.

Les princes habitués à régner avec un pouvoir absolu ne peuvent se plier aux formes d’une monarchie constitutionnelle. En 1816, le gouvernement napolitain renversa la constitution de 1812, sans rétablir pour cela l’ancien parlement. Les Anglais, protecteurs des patriotes siciliens, tant qu’ils en avaient eu besoin, ne leur conservèrent plus leur appui aussitôt que la chute de Bonaparte cessa de les leur rendre nécessaires ; ils abandonnèrent entièrement le parti national à la haine de la cour et des Napolitains. — Ils quittèrent l’île sans avoir profité de leur influence, que d’ailleurs ils exerçaient souvent d’une façon fort brutale, pour

    suivi jusqu’ici : les juridictions baroniales sont abolies. Les barons, en perdant leurs droits féodaux, sont exempts de taxes féodales. Ils ne conservent que leurs titres et leurs honneurs.

    xii. Toute proposition relative aux subsides sera faite en comité secret, puis discutée dans la chambre des communes. Elle passera alors à celle des pairs, qui l’approuvera ou la rejettera sans rien y changer. Toutes les autres propositions législatives seront indifféremment présentées à l’une des deux chambres pour être approuvées ou rejetées par l’autre.

    On adopta en outre plusieurs réglemens complémentaires. La liberté de la presse fut accordée pour tous les ouvrages, sauf pour ceux qui attaquaient la religion et les mœurs, ou qui provoquaient à la désobéissance envers le gouvernement.

    On établit que les bénéfices ecclésiastiques et les charges militaires et judiciaires ne seraient données qu’aux seuls Siciliens. Le roi nommait le président de la chambre des pairs, les communes nommaient le leur. La dignité de pair était inaliénable et héréditaire.

    Les députés élus pour quatre ans à la majorité des voix étaient inviolables pendant les sessions. Les électeurs de Palerme devaient avoir au moins cinquante onces de revenu, ou bien occuper un emploi à cent onces d’appointemens, ou enfin être consuls ou chefs de corporation. Dans le reste de la Sicile, on était électeur avec un revenu de dix-huit onces, ou en exerçant un emploi de cinquante onces d’appointemens ; ou bien enfin en étant consul ou chef de corporation. Les élections se faisaient dans le chef-lieu de chaque district et duraient trois jours, pendant lesquels on éloignait les troupes du lieu où les électeurs étaient réunis.

    Les députés étaient au nombre de 154, dont 46 pour les districts, 105 pour les 93 villes, 2 pour l’université de Palerme, et 1 pour celle de Catane.