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POÈTES ET MUSICIENS ALLEMANDS.

LE DROIT DOMESTIQUE.

Franchis du pied le seuil, sois le bien-venu dans ce pays ! Pose ton bâton près de cette muraille.

Prends place au plus haut de la table ; il convient d’honorer son hôte. Dispose de tout, rafraîchis-toi après les fatigues de la journée.

Si quelque vengeance inique te chasse de ta patrie, demeure sous mon toit, comme un ami qui m’est cher.

Je ne te demande qu’une chose, laisse sans les violer les mœurs pieuses de nos pères, le droit sacré de la maison.

1817.

Celui qui tient sincèrement à sa patrie, que celui-là lui souhaite une année bienheureuse ; que la troupe des anges nous garde de la gelée et de la grêle, et que l’année nouvelle nous apporte avec les moissons désirées, avec le vin qui nous fit faute si long-temps, nous apporte le vieux bon droit.

On peut s’oublier dans ses vœux, il est facile de désirer trop. Mais nous, nos vœux sont raisonnables, nous voulons ce qu’on doit vouloir. Si l’homme vit de la vie du corps, il lui faut son pain quotidien ; s’il veut vivre de la vie de l’esprit, il lui faut sa liberté.

LE 18 OCTOBRE 1816.

S’il pouvait aujourd’hui descendre un esprit chantre et héros à la fois, comme dans les guerres sacrées il en tombait sur le champ de victoire, il chanterait sur la terre d’Allemagne un air aigu comme une épée, non pas tel que celui que j’entonne, non un air céleste et fort et semblable au tonnerre.

On a parlé autrefois de cloches triomphales, on a parlé d’une mer de feu. Mais pourquoi cette grande fête ? nul ne le sait plus aujourd’hui. Faut-il donc que les esprits descendent émus d’un zèle sacré et découvrent leurs cicatrices, pour que vous y mettiez le doigt ?

À vous, princes ! répondez les premiers : avez-vous oublié ce jour de bataille où vous êtes tombés à genoux pour rendre grâce à Dieu ? Si les peuples ont lavé votre honte, si vous avez éprouvé