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TALLEMANT DES RÉAUX.

1o  Gédéon Tallemant, seigneur des Réaux ; c’est l’auteur des Mémoires.

2o  François Tallemant, abbé de Val-Chrétien, prieur de Saint-Irénée de Lyon, aumônier du roi, membre de l’Académie française.

3o  Marie Tallemant, sœur des deux précédens, épousa Henri de Massues, seigneur de Ruvigny, marquis de Bonneval, qui a résidé long-temps à la cour de Louis xiv, en qualité de député des églises protestantes ; il sortit de France après la révocation de l’édit de Nantes[1].

L’époque de la mort de Pierre Tallemant, le père, est inconnue ; il résulte d’un pamphlet du temps qu’il vivait encore en 1652[2].

Gédéon Tallemant des Réaux, fils aîné du second lit de Pierre Tallemant, et auteur des Mémoires, naquit à La Rochelle vers 1619. On voit en effet, au chapitre des Amours de l’auteur, qu’en 1636, il était âgé de dix-sept ans, quand une jolie veuve lui inspira pour la première fois de tendres sentimens[3].

  1. Nous trouvons dans les manuscrits de Conrart une notice curieuse sur l’origine de Ruvigny ; nous la plaçons ici, parce qu’elle a échappé à nos recherches quand nous avons publié les Mémoires de Conrart.

    « L’abbé des Alleux, frère de Bellengreville, grand prévôt de l’Hôtel, était père naturel de Ruvigny, qui fut depuis à M. de Sully, lequel lui fit épouser une demoiselle de sa femme, et lui donna le gouvernement de la Bastille, qui n’était pas grand’chose en ce temps-là ; car, sous le règne de Henri iv, il n’y avait point de prisonniers. Ils étaient trois frères, Bellengreville, Lacourt-du-Bois et l’abbé des Alleux. Ce Ruvigny, qui était fils naturel du dernier, eut trois enfans, deux fils et une fille. Le fils aîné fut page de la chambre du roi Louis xiii et mourut jeune. Le second est celui qu’on nomme aujourd’hui le marquis de Ruvigny, et qui est député général des églises réformées de France ; et la fille, qui était très belle et très vertueuse, épousa en premières noces le baron de la Maisonfort, et en secondes noces un seigneur anglais, qui fut fait duc de Southampton. » (Manuscrits de Conrart, à la bibliothèque de l’Arsenal. Belles-Lettres françaises, no 902, in-fol., tom. xi, pag. 1215.)

  2. Voyez la Liste générale de tous les Mazarins qui ont été déclarés et nommés, demeurant dans la ville et faubourgs de Paris, avec leurs noms, surnoms et demeures. Paris, chez François Malaise, au mont Saint-Hilaire, 1652, in-4. On y lit : Tallemant, père et fils, demeurant à présent rue Geoffroy-Langevin.
  3. Mémoires de Tallemant des Réaux, tom. vi, pag. 70.