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aux requêtes de l’hôtel, au mois d’août 1665. Elles sont conçues dans les termes les plus flatteurs ; il y est dit qu’elles sont données à Gédéon « pour service au feu roi et à nous, en l’office de conseiller au parlement, puis de maître des requêtes, pendant vingt-sept ans et plus, durant laquelle il a été sept ans entiers intendant de Languedoc, Roussillon, Provence et Guyenne. »

Le maître des requêtes honoraire mourut à Paris, dans son hôtel, situé rue Charlot, au Marais, au mois de novembre 1668. Il a été inhumé dans le chœur de Saint-Nicolas-des-Champs, le 27 novembre 1668, en présence de ses deux fils, Gédéon et Paul Tallemant, qui ont signé sur le registre[1]. L’acte mortuaire que nous avons consulté, porte que Gédéon Tallemant était âgé de cinquante-cinq ans.

Mme Tallemant n’avait plus aucune fortune ; Puget de Montauron, son père, avait donné à ses enfans l’exemple des plus folles prodigalités ; sa succession avait été taxée par la chambre de justice ; Gédéon, son mari, était ruiné, et elle restait veuve avec cinq enfans.

Des Réaux nous a conservé un madrigal de cette Mme Tallemant, qu’elle a composé vers l’an 1688. La maladie du roi, qui subit alors une opération grave, détermine la date de cette pièce.


Avec fort peu d’argent, encor moins de jeunesse,
Avec bien des enfans aussi pauvres que moi,
Je ne demande au ciel ni grandeur ni richesse,
J’en suis assez contente ; il a sauvé le roi[2].


Marie Tallemant, sœur de Gédéon, épousa Jean d’Harambure, seigneur de Romefort et de La Boissière, capitaine du vol des oiseaux du roi. Elle était née jolie, mais la petite vérole l’avait gâtée. « Pour de l’esprit, dit des Réaux, elle en avait

  1. Gédéon, fils aîné du maître des requêtes, prenait vers cette époque la qualité de capitaine réformé au régiment d’Alsace. Paul était membre de l’Académie française.
  2. Recueil manuscrit de Tallemant des Réaux. Bibliothèque de M. Monmerqué.