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critique a fait preuve d’un sentiment naïf et frais de la nature, de la campagne, et jusque dans les traductions en vers qu’il a essayées, bien que parfois négligemment, on devine le sens et la mélodie du poète. Les Études sur Goëthe sont donc un ouvrage fait avec conscience, plein d’agrément, de variété, d’effusion ; une exposition sincère et animée y compense quelque défaut de fermeté dans l’analyse ; nulle prétention à l’unité de coup d’œil philosophique, mais aussi rien de pénible ; c’est une discursion aisée, une causerie instructive. On sent, au souffle qui y circule, que ces pages ont dû être écrites en quelque ville allemande, au milieu des souvenirs laissés par Goëthe lui-même, et au retour de beaucoup de promenades dans ces grasses campagnes, le long des baies de sureaux fleuris.

— Le libraire Charpentier, rue de Seine, 31, vient de publier un ouvrage remarquable sur Alger, sous le titre de Mémoires d’un officier d’état-major, par M. Barchou de Penhoën. L’auteur a fait la campagne d’Alger en qualité d’aide-de-camp du général Berthezène, et son livre nous intéresse et nous instruit encore, même après la foule d’ouvrages que la question d’Alger a fait naître.

— Le même libraire publie une magnifique édition de Byron, avec une traduction nouvelle, plus complète, de M. Benjamin Laroche. Il paraît une livraison de deux feuilles petit in-quarto par semaine ; chaque livraison coûte 25 centimes. On ne saurait allier un prix plus modéré à une exécution si parfaite. Avec les livraisons de texte, l’éditeur publie des illustrations anglaises, fort belles, exécutées à Londres ; chaque livraison contient deux portraits, et se vend 1 fr. 50 c.

Richelieu, Mazarin, la Fronde et le règne de Louis xiv, par M. Capefigue, a justifié pleinement l’attente publique, habituée à trouver dans les productions de l’auteur, des ouvrages sérieux, pleins d’érudition, de vues neuves et hardies.

— Alger étant désormais pour la France une conquête définitive, une possession que l’on ne peut déserter, plusieurs personnes ont conçu la noble pensée, dans l’intérêt de la colonisation, de fonder pour les Arabes, aux avant-postes français et sous la protection de notre armée, un hospice ouvert gratuitement aux malades indigènes et propre à les concilier aux bienfaits d’une civilisation qu’ils ignorent. Des constructions en bois exigeraient peu de frais ; la position de Douera semblerait la plus convenable. Les sœurs de la Charité offrent le concours de leur dévouement ; les colons et le gouvernement lui-même promettent leur appui. — La souscription est ouverte chez M. Péan de Saint-Gilles, notaire, place Louis xv, 8.

— Les bonnes institutions sont assez rares en France, pour qu’il vaille