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DE
L’ÉCOLE FRANÇAISE
EN 1835.

SALON ANNUEL.


i.

Gardez-vous de réclamer contre les salons annuels : si la peinture parvient à se relever parmi nous, elle le devra peut-être à ce mode d’exposition. En demandant que les époques fussent ainsi rapprochées, on a voulu que les arts du dessin devinssent une habitude et non plus un accident dans la vie publique. L’Opéra français est ouvert toute l’année : les représentations de l’Opéra italien, les concerts, se succèdent pendant six mois ; le musicien est par conséquent sans cesse en présence du monde qui le juge et le fait vivre, et vous voudriez que, suivant l’ancienne habitude, la peinture ne se montrât au jour qu’à des intervalles éloignés, irréguliers même ; vous prétendriez qu’il en fût du salon comme des éruptions du Vésuve : un beau spectacle, mais que les voyageurs de tous