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ment et les yeux baissés, quelquefois il sourit d’un air étonné ; son père est devenu doux et complaisant pour lui. Depuis qu’il n’a plus ni désirs, ni espérances sur la terre, il n’a plus de lutte à soutenir contre ce vieillard obstiné. Henriette ne parle jamais de Geneviève, sans un déluge d’éloges et de larmes sincères et bruyantes. Celui qui la regrette le plus vivement, c’est Joseph : il n’en parle jamais, il semble aussi insouciant, aussi viveur qu’autrefois ; mais il y a des momens où sa figure trahit une souffrance encore plus longue et plus profonde que celle d’André.


George Sand.