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LE
POÈME DE MYRZA.

Durant les quatre ou cinq siècles au milieu desquels est jeté le grand évènement de la vie du Christ, l’intelligence humaine fut en proie aux douleurs et aux déchiremens de l’enfantement. Les hommes supérieurs de la civilisation, sentant la nécessité d’un renouvellement total dans les idées et dans la conduite des nations, furent éclairés de ces lueurs divines dont Jésus fut le centre et le foyer. Les sectes se formèrent autour de sa courte et sublime apparition, comme des rayons plus ou moins chauds de son astre. Il y eut des caraïtes, des saducéens et des esséniens, des manichéens et des gnostiques, des épicuriens, des stoïciens et des cyniques, des philosophes et des prophètes, des devins et des astrologues, des solitaires et des martyrs ; les uns partant du spiritualisme de Jésus, comme Orygène et Manès ; les autres essayant d’y aller, sur les pas de Platon et de Pythagore ; tous escortant l’Évangile, soit devant, soit derrière, et travaillant par leur dévouement ou leur résistance à consolider son triomphe.

Dans cette confusion de croyances, dans ce conflit de rêves, de