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SONNETS


DE


SHAKSPEARE.



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i.


Je viens de parcourir les sonnets de Shakspeare, et je suis étonné, je l’avoue, de l’intérêt de ces poésies si dédaignées aujourd’hui, si peu connues : dans cette lecture rapide, je découvre mille beautés de fond et de détail. On a bien raison de dire qu’il est des livres dont la destinée est malheureuse. Ces sonnets, par exemple, à l’exception de quelques amateurs curieux, personne ne les lit, personne n’en parle : et pourtant, que leur manque-t-il pour obtenir le rang dont ils sont dignes ? d’avoir eu un père qui ait moins de génie. Ce sont des cadets de famille ensevelis dans la gloire de leur aîné.

Quand une fois, d’après votre début ou vos succès, le public vous a classé dans telle ou telle spécialité, il n’y a pas à appeler